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Niche de Sédrata

  • Titre / dénomination : Niche de Sédrata
  • Lieu de production : Algérie, Sédrata
  • Date / période : Xe siècle
  • Matériaux et techniques : Plâtre ; décor sculpté
  • Dimensions : L. 77 cm ; l. 73 cm ; ép. 41 cm
  • Ville de conservation : Alger
  • Lieu de conservation : Musée national des Antiquités et des Arts islamiques
  • Numéro d'inventaire : IIS.277

Cette niche provient du site de Sédrata. Faite d’un encadrement rectangulaire, elle enserre une cavité arrondie dont seule la partie supérieure, achevée par une coquille ornée de nervures perlées, a été conservée. Traité en demi-relief, l’encadrement s’orne d’une succession de bordures aux motifs géométriques : denticules, croisillons et festons. Les écoinçons sont meublés de trois médaillons circulaires, l’un perlés et orné d’une rosace, les autres autour de palmettes prolongées dans les extrémités par des motifs foliacés. La partie supérieure a subi une restauration.

La technique utilisée sur ces ornements est appelée en arabe « nukch-hadida » et signifie « sculpté avec une lame de fer ». Elle est exécutée sur du plâtre issu d’une pierre locale nommée « tefizza », sorte de tuf transformé en un enduit et appliqué frais sur des murs en pisé ou en moellons et qu’on sculpte au fer lorsqu’il est encore mou. Cette technique simple et peu coûteuse permet la réalisation de panneaux qui à Sédrata couvrent essentiellement la partie supérieure des murs, formant de véritables tapis muraux. Fragile, cette ornementation est surtout réservée au décor de l’intérieur des édifices. Le travail de sculpture concourt à créer un véritable jeu de lumière avec les parties en creux, animant les murs d’effets qui s’augmentaient peut-être de pigments dont aucune trace ne subsiste.

Certains fragments du décor de Sédrata sont conservés au musée du Louvre[1], qui bien que lacunaires, témoignent de la richesse des motifs employés : arcs polylobés, cercles sécants au cœur de palmette, rosettes, palmettes dans un encadrement cordiforme…

Les motifs de Sédrata sont riches d’emprunts faits à l’Antiquité gréco-romaine, thèmes présents dans les monuments chrétiens d’Afrique du Nord. Le Musée national des Antiquités d’Alger conserve une collection de sculptures provenant des basiliques chrétiennes sculptées de motifs similaires, motifs également présents dans les basiliques de Numidie et les monastères coptes d’Égypte. Par ailleurs, on note de grandes similitudes avec les décors des palais abbassides de Samarra, ceux de la Grande Mosquée de Kairouan et des chapiteaux de Monastir. Ces ornements se perpétuent dans les décors berbères en bois. Enfin, il existe une étonnante similitude entre les compositions de Sédrata et certains motifs utilisés dans les textiles musulmans,  cercles perlés ou sécants, palmettes à encadrement cordiforme, rosettes…

Le stuc est très présent en Islam. Dès l’époque omeyyade puis abbasside, on le rencontre à Qasr al-Haïr al-Gharbi (Syrie), à Samarra (Irak) et au Caire à la mosquée d’Ibn Tûlûn. Les Fatimides ont eux aussi utilisé le stuc sculpté ou peint, sur les muqarnas du hammam de Fustat, le mihrâb du mausolée de Sayyida Ruqayya (1133) ; on en rencontre également à Sabra Mansuriya et à la Chapelle Palatine de Palerme. De nombreux fragments peints et sculptés ont été découverts à la Qal‘a des Banu Hammad ; on le retrouve également dans le décor des façades almoravides et almohades, ainsi qu’en al-Andalus pour les claustra du palais de l’Alhambra, toujours utilisé aujourd’hui.

NOTE

[1] Musée du Louvre, département des Arts de l’Islam, MAO 346 à 350.

BIBLIOGRAPHIE DE L'OBJET

Hamlaoui, A., « Les Stucs de Sédrata », in. L'Algérie en héritage : art et histoire, (cat. exp., Paris, Institut du monde arabe, 2003 – 2004], Paris : Institut du monde arabe, 2003, p. 301-304

BIBLIOGRAHIE DE REFERENCE

Bourouiba, R., Cités disparues : Tahert, Sedrata, Achir, Kalaâ des Béni-Hammad, Alger : Ministère de l’information, 1982.

Bermudez  Pareja, J., « Cronica arqueologica de la Espana musulmana », in Al-Andalus, vol. XX, 1955, p. 407-452.

Marçais, G., L’architecture musulmane d’occident : Tunisie, Algérie, Espagne et Sicile, Paris : Arts et Métiers Graphiques, 1957, p. 42, 56-57.

Marçais, G., « Art chrétien d'Afrique et d'art berbère » in Annali dell institus universitario di Napoli, III, 1949, p. 63-75.

Saladin, H., Manuel d'art musulman, t.I, Paris : Picard, 1907.

Van Berchem, M., « Deux compagnes de fouilles à Sédrata en Algérie », in Comptes rendus de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, 1952, p. 242-246.

Van Berchem, M., « Deux campagnes de fouilles à Sedrata 1951-52 » , in Travaux de l'Institut de Recherches sahariennes, t.X, Alger : 1953, p. 123-138.

Trésors fatimides du Caire, (cat. exp., Paris, Institut du monde arabe, 1998), Paris : Institut du monde arabe, 1998, p. 68.



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